Carta de Massimino

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Título

Carta de Massimino

Materia

Carta

Descripción

Carta de Massimino para Isidora Zegers


Folio 1 verso [faltante en el original]

Paris, le 30 mai 1841./

Chère Isidora,/
Il y a un an environ, je vous ai écrit/
et j’avais joint à ma lettre un bon/
de 1200 [?] que Monsieur Ramirez avait souscrit/
pour prix de musique que je lui ai/
vendue. Je ne suis pas étonné de/
n’avoir pas reçu de réponse: il faut/
plus de temps qu’il s’en est écoulé/
depuis ma lettre pour recevoir la/
réponse. D’ailleurs, il vous aura fallu/
faire des démarches pour arriver à/
Monsieur Ramirez. Ainsi donc, ce n’est/
point pour vous faire des reproches/
que je prends la plume, vous n’en/
avez jamais mérité de personne et je/
suis garant pour l’avenir qu’il en sera/
de même./
J’étais parti pour l’Italie lorsque/
la Compagnie chantante que je vous/
ai recrutée est partie de Paris pour/
Santiago. J’avais [falta la palabra “fait”] parvenir à Monsieur Lanza/
une lettre pour vous et la remise/
de l’effet que Ramirez me devait./
Mais mon absence m’en a empêché/
et, depuis, je vous ai envoyé directement/
cette reconnaissance de Monsieur Ramirez.//

Folio 1 verso [faltante en el original]
Dans tous les cas, je vous envoie ci-joint/
une quittance que vous donnerez à Monsieur/
Ramirez au cas où il veuille bien venir/
à composition, c’est à dire qu’il se/
décide à me payer quelque chose. Je/
vous autorise à faire tout ce que vous/
jugerez dans mes intérêts et je vous/
aurai beaucoup d’obligations si vous/
parvenez à arracher quelque chose./
Je vous envoie maintenant aussi/
une obligation de Monsieur Lanza pour/
432 [?] que vous me ferez passer lorsque/
vous les aurez reçus./
Maintenant que j'ai parlé argent,/
j'arrive à la partie sentimentale./
D'abord, je dois vous féliciter d’avoir/
rencontré un second mari qui soit/
pour vous aussi bon que le premier./
On n'est pas souvent aussi heureux en/
mariage. Je pense que vous lui/
donnerez aussi autant de fruits de/
votre amour que vous en avez donné/
au premier, ce qui fera une famille/
passablement nombreuse. Le Chili/
manque de population et il vous/
doit beaucoup de reconnaissance de/
contribuer aussi largement à l’appro-/
visionner, surtout si, comme je [n']en doute/
pas, ces enfants ne dégénèrent pas./

Folio 2 verso [faltante en el original]
Que de bijoux dont le Chili aura/
à s'enorgueillir un jour ! Pour moi,
je garde toujours le souvenir de/
ce type si aimable et si bien organisé/
et je n'ai pas encore trouvé un/
second qui l’approche./
Tous les Chiliens qui arrivent à/
Paris me parlent de vous de manière/
à augmenter mes regrets de n'avoir/
pu conserver à Paris le modèle/
du plus beau des talents. Je suis/
persuadé que vous aurez trouvé dans/
Lanza un digne appréciateur de/
vos mérites et que lui n'aura pas/
manqué l’occasion de cultiver votre/
connaissance. Je vous serai bien/
reconnaissant de me parler de lui/
et de son compagnon dans votre/
réponse./
Depuis que nous nous sommes/
séparés, le temps a exercé ses/
ravages sur votre affectionné maître./
Sa belle voix a grisonné comme/
ses cheveux, jadis noirs. Malgré cependant /
l'âge, je conserve une vigueur morale/
qui me permet de m'occuper de/
musique, soit pour composer, soit pour/
donner des leçons, et je peux avouer/
sans trop de prétention que je vaux//

Folio 2 reverso [faltante en el original]
encore quelques maravédis. Mais les beaux/
temps sont passés et ne reviendront plus,/
hélas! C'est le sort commun et l'on/
sait encore le trouver heureux quand les/
maladies ne viennent pas vous faire expier/
les sottises de la jeunesse, qui ont été/
assez nombreuses.
J’en ai fait une, entre autres, qui/
m'a valu deux filles, dont l'aînée, qui/
est maintenant grande, belle et bien/
élevée, me donne beaucoup de consolation./
Elle joue du piano d'une manière/
distinguée à se faire remarquer parmi/
les nombreux artistes que possède Paris./
Et de plus, elle a de la voix et du/
talent pour le chant. Je ne sais/
pas ce qu'elle deviendra mais elle/
peut faire une belle carrière, si la/
fortune la seconde un peu. La seconde/
de mes filles fait cette année sa première/
communion. Elle n'est pas jolie/
mais elle a de l'esprit et, avec/
l'âge et l'éducation, elle pourra/
se tirer d'affaire. Il y en a pour/
tous les goûts et, quelquefois, la beauté/
est un obstacle au bonheur./
Je vais vous parler musique./
Le grand Opéra se traîne sur Robert,//

Folio 3 verso [faltante en el original]
Les Huguenots, La Juive. Les autres opéras/
n'ont pas eu de succès, à part La Favorite/
de Donizetti qui se soutient un peu/
pour avoir Duprez qui finit à force de/
crier, mais qui conserve, sinon de/
la voix, beaucoup de talent. Comme seul/
ténor remarquable, il y a eu un de/
mes compatriotes piémontais, Mario
(Monsieur de Candia), qui a eu de brillants/
débuts à l'Opéra mais qui, depuis,/
a été recruté par le Théâtre Italien,/
où il brille comme une seconde étoile/
après celle de Rubini, la plus belle/
et la plus resplendissante que le/
siècle a produit. Il y a l'opéra/
pour femmes, médiocre, à part Madame de/
Bouisgras qui a grandi beaucoup /
en talent. Mademoiselle Damoreau Cinti, qui/
s'était enrôlée à l'Opéra comique,/
a pris sa retraite il y a peu de jours./
Levasseur, la fameuse basse, va/
se retirer définitivement. Il n'en peut/
plus.
Le théâtre Italien offre encore le/
meilleur ensemble que ce soit sous le rapport/
des talents, ou celui des opéras.//

[Texto nuevo/ Folio 4 r]
Donizetti est le fournisseur général/
des partitions et les opéras de/
Rossini font encore le fond essentiel/
des ouvrages qu’on y représente en/
attendant que quelque écrivain com/
positeur vienne nous dédommager de/
la perte du pauvre Bellini et de/
la paresse de Rossini qui s’est voué/
au silence et vit à Boulogne/
sans donner signe de vie./
J’arrive à vos amitiés et connaissances./
Premièrement je vous parlerai de/
Mademoiselle Navarro qui a conservé sa/
belle voix et qui ne chante ni/
mieux ni pire qu’en 1825./
Mademoiselle Zea, Madame de Rigny, fait les beaux/
jours des pays òu le sort de son/
mari l’amène. Madame D’Igermaloff,/
Mademoiselle La Salle, chante bien mais on/
ne l’entend que chez elle. Madame Merlin/
est toujours la plus belle des chanteuses/
de la haute fashion et elle consomme/
des grands moyens. Madame Poutier/
de la Rochelle est partie pour/
l’Italie avec son mari pour aller
//
[Folio 4 v]
se rétablir d’une longue et douloureuse/
maladie. Ella a eu un fille avec elle/
pendant cinq années et bien a [ilegible]/
à la retenir à la Rochelle par un/
mariage, mais une fille n'a pas/
eu la force de [ilegible] et son père./
Madame de Montbleu a donnée des soirées/
de chant et de dance. Ella traine/
sa vieille couronne a peu près comme/
par le passée. Vous devez vous rappeler/
la petit Zoé Datrage qui était si/
gentille. Elle s’est mariée, elle a eu/
trois enfants et après elle quitta le monde,/
jeune, belle et regrettée de tous ses amis/
qui avaient su apprécier ces belles/
qualités./
J’espère que vous me donnerez de/
vos nouvelles le plutôt possible, que/
vous en parlerez de votre bonne mère/
et de vos frères et que vous me/
direz même quelque chose des froideurs/
du père dont j’ai entendu parler/
dans un sens peu favorable./
Adieu chère et amicale amie,/
recevez l’assurance de toute mon//


[sigue la tanscripción previa] Folio 3 reverso [faltante en el original]
affectueux. Vous le méritez à tous égards,/
et surtout pour avoir conservé de la/
reconnaissance envers votre pauvre/
maître./
Mademoiselle Dubois, qui est devenue Madame/
d’Anvers et puis prima donna à/
Naples où elle a gagné beaucoup d'argent,/
n’en n'a pas fait autant. Elle a été/
pour moi la plus ingrate des femmes./
Adieu, adieu. Mes compliments à/
Monsieur votre époux, mes amitiés à Lanza/
et des embrassements pour moi à/
vos enfants blonds,ou bruns garçons/
ou filles sans distinction.
Tout à vous
F. Massimino

Rue de Provence n° 10
P.S. [en el margen]
22 juin [en el margen]
J'ai vu sur le journal du Chili les/
éloges qu'on y fait de votre talent/
et de votre philanthropie envers un/
artiste pour qui vous avez chanté/
à un concert. L'élève de Massimino/
fait retentir le Nouveau Monde de la/
trompette de la renommée… Cela m'a/
fait beaucoup de plaisir, comme vous n’en doutez pas.//

[en el margen a la izquierda] Reçue le 4 novembre 1841.
Folio 1 verso [faltante en el original]

Paris, el 30 de mayo de 1841.

Querida Isidora,
Hace un año aproximadamente, le escribí
y adjunté a mi carta un pagaré
de 1200 [?] que había suscrito el señor Ramírez
por compra de música que le
vendí. No me extraña que no me
haya contestado: se necesita
más tiempo del que ha transcurrido
desde que envié la carta para recibir
la respuesta. De hecho, usted
habrá tenido que hacer gestiones para poder llegar
al señor Ramirez. Así que no es
para hacerle un reproche que
tomo la pluma, nunca lo ha
merecido de nadie y puedo
asegurarle que en el futuro será
igual.
Había partido a Italia cuando
la Compagnie chantante que le
recluté salió de París para
Santiago. Había hecho llegar al señor Lanza
una carta para usted y el comprobante
del monto que Ramírez me debía.
Pero mi ausencia me lo impidió
y, desde entonces, le envié directamente a usted
este reconocimiento de deuda del Señor Ramírez.

Folio 1 verso [faltante en el original]
En todo caso, le adjunto en este envío
un comprobante que transmitirá al señor
Ramírez, en el caso que acceda
a componer, es decir que se
decida a pagarme algo.
La autorizo a hacer todo lo que
estime en favor de mis intereses y
le estaré muy agradecido si
consigue algo.
Le envío ahora también
un pagaré para el señor Lanza por
432 [?] que usted me hará llegar
cuando los haya recibido.
Ahora que ya hablé de dinero,
llego a la parte sentimental.
Primero, tengo que felicitarla por haber
encontrado un segundo marido que sea
tan bueno para usted como el primero.
Uno no siempre es tan feliz en
el matrimonio. Me imagino que usted
le dará tantos frutos de
su amor como le dio
al primero, por lo que formará una familia
bastante numerosa. A Chile
le hacen falta habitantes y le estará muy agradecido por
contribuir tan generosamente a abastecerlo,
sobre todo si, y de eso no tengo la menor duda,
estos niños no degeneran.

Folio 2 verso [faltante en el original]
¡De cuántas joyas habrá de enorgullecerse
Chile algún día! Por mi parte,
siempre guardo el recuerdo de
ese tipo tan amable y tan bien organizado
y todavía no he encontrado un
segundo que se le parezca.
Todos los chilenos que llegan a
París me hablan de usted de un modo que aumenta mi
pesar por no haber
podido conservar en París el modelo
del más bello de los talentos. Estoy
seguro de que habrá encontrado en
Lanza un admirador digno de sus
méritos y que él no habrá
desperdiciado la ocasión de frecuentarla. Le estaré
muy agradecido si me habla de él
y de su compañero en su
respuesta.
Desde que nos
despedimos, el tiempo ha provocado
estragos en su amado maestro.
Su bella voz encaneció como
su pelo, antaño negro. Sin embargo, pese a
la edad, conservo un vigor moral
que me permite dedicarme a la
música, ya sea para componer o para
dar clases, y puedo confesar
sin demasiada arrogancia que todavía valgo

Folio 2 reverso [faltante en el original]
algunos maravedís. Pero los buenos tiempos
pasaron y no volverán, ¡por desgracia! Es el destino común y aún se puede uno considerar feliz mientras las enfermedades no acudan para hacernos expiar las tonterías de la juventud, que fueron
numerosas.
Hice una, entre otras, que
me dio dos hijas. La mayor, que
ahora es grande, linda y bien
educada, me da mucho consuelo.
Toca piano de manera
distinguida como para destacar entre
los numerosos artistas de París.
Además, tiene voz y
talento para el canto. No sé
qué será de ella pero puede
tener una carrera destacada, si la
suerte la ayuda un poco. La segunda
de mis hijas hace este año su primera
comunión. No es linda,
pero tiene espíritu y, con
la edad y la educación, podrá
salir adelante. Sobre gustos no hay
nada escrito y, a veces, la belleza
es un obstáculo para la felicidad.
Le voy a hablar de música.
El gran Ópera sigue con Robert,

Folio 3 verso [faltante en el original]
Los Huguenotes, La Judía. Las otras óperas
no han tenido éxito, a parte de La Favorita
de Donizetti, que se sostiene un poco
por tener a Duprez, que termina a gritos al final,
pero que, a falta de
voz, conserva mucho talento. El único
tenor destacable fue uno de mis
compatriotas piamonteses, Mario
(el señor de Candia) quien tuvo un debut brillante
en el Ópera pero, desde entonces,
fue reclutado por el Teatro Italiano,
donde brilla como la segunda estrella,
después de la de Rubini, la más linda
y más resplandeciente que hayamos conocido este
siglo. Está la ópera
de mujeres, mediocre, aparte de la señora de
Bouisgras, quien ha desarrollado mucho
su talento. La señorita Damoreau Cinti, quien
había sido reclutada por la Ópera Cómica,
se retiró recientemente.
Levasseur, el famoso bajo, se va
a retirar definitivamente. Ya no puede
más.
El teatro Italiano ofrece todavía el
mejor conjunto desde el punto de vista de
los talentos o de las óperas.






[Texto nuevo/ Folio 4 r]
Donizetti es el proveedor general de
las partituras, y las óperas de
Rossini son aún el repertorio esencial
de las obras que se representan,
en espera de que algún escritor compositor
venga a resarcirnos de
la pérdida del pobre Bellini y de la
flojera de Rossini que se ha abocado
al silencio y vive en Boulogne
sin dar signos de vida.
Llego ahora a sus amistades y conocidos.
Primeramente, le hablaré
de la señorita Navarro que ha conservado
su bella voz y que no canta ni
mejor ni peor que en 1825.
La señorita Zea, señora de Rigny,
destaca en los países a los que la llevan
los asuntos de su marido. La señora Igermaloff,
señorita La Salle, canta bien aunque
solo se le escucha en su casa. La señora Merlin
sigue siendo la más bella de las cantantes
de la alta sociedad y emplea
grandes medios. La señora Poutier
de la Rochelle partió a Italia con su marido para
//
[Folio 4v]
recuperarse de una larga y dolorosa
enfermedad. Tuvo una niña con ella
durante cinco años y [ilegible]
retenerla en La Rochelle mediante
el matrimonio, pero la niña no
tuvo la fuerza de [ilegible] su padre.
La señora de Montbleu ha ofrecido veladas
de canto y baile. Arrastra su
vieja corona al modo que lo hacía
en el pasado. Debe usted recordar
a la pequeña Zoé Datrage que era tan
amable. Se casó, tuvo tres hijos y luego
dejó este mundo
joven, bella y añorada
por todos sus amigos
que habían sabido apreciar sus bellas
cualidades.
Espero que me dará
noticias suyas lo más pronto posible,
que me contará de su buena madre
y sus hermanos y que me
dirá incluso algo acerca de la frialdad
de su padre, de quien he escuchado hablar
de un modo poco favorable.
Adiós, querida y apreciada amiga,
reciba la certeza de todo mi


Folio 3 reverso [faltante en el original]
aprecio. Se lo merece desde todo punto de vista
y en particular por haber conservado el
reconocimiento hacia su pobre
maestro.
La señorita Dubois, quien se convirtió en la señora
d’Anvers y después en prima donna en
Nápoles, donde ha ganado mucho dinero,
no ha sabido hacerlo. Ha sido
para mí la más ingrata de las mujeres.
Adiós, adiós. Mis saludos a
su señor esposo, mis amistades a Lanza
y abrazos de mi parte a
sus hijos rubios o morenos, niños
o niñas, sin distinción.
Todo suyo,
F. Massimino

Calle de Provence n° 10
P.D. [en el margen]
22 de junio [en el margen]
Vi en el periódico de Chile los
elogios que hacen de su talento
y de su filantropía en beneficio de un
artista para el cual usted cantó
en un concierto. La alumna de Massimino
hace resonar el Nuevo Mundo
con la trompeta de la fama… Esto
me ha dado mucha alegría, como se puede imaginar.

[en el margen a la izquierda] Recibida el 4 de noviembre de 1841.


Autor

Massimino

Fecha

30-05-1841

Derechos

El Archivo Central Andrés Bello de la Universidad de Chile es el custodio de este documento.

Formato

Carta manuscrita en seis planas

Idioma

Francés

Tipo

Letter

Identificador

IZ_047

Cobertura

París

Citación

Massimino, “Carta de Massimino,” El Álbum de Isidora Zegers, consulta 1 de mayo de 2024, https://elalbumdeisidora.omeka.net/items/show/47.

Formatos de Salida